top of page

Guatemala partie 1 (Xela, Antigua)

  • Photo du rédacteur: Globe Tortue
    Globe Tortue
  • 16 mars 2022
  • 9 min de lecture

10 mars


Mes premières images du Guatemala, après la frontière


Après un passage de frontière mouvementé, je prends mon premier "Chicken bus", des bus qui ressemblent au transport scolaire américain, très coloré et avec souvent la musique espagnole à fond.



Je suis guidée par une touriste qui a déjà pas mal sillonné le Guatemala. Elle m'apprend que la ville où je veux me rendre, Quetzaltenango, a le nom officieux de Xela (prononcé Chela). On discute beaucoup et son parcours m'impressionne, elle a fait beaucoup de choses en stop alors qu'elle est plus jeune que moi et qu'elle voyage seule aussi.


Je profite du trajet pour échanger avec l'association ASOAVA, un regroupement de guides locaux. Ils font des tours pour le volcan Fuego que l'on m'a vivement recommandé de faire au Guatemala, malgré le prix. En fait, quand j'étais encore au Mexique, on m'a dit que le volcan Fuego (un incontournable du Guatemala) était en éruption assez active et qu'ils risquaient de le fermer aux touristes bientôt. J'essaye donc de m'y rendre au plus vite. Je réserve un tour de deux jours, qui commence le soir du samedi 12 mars, hébergé par la famille du guide dans un village au pied des volcans, et finit le lundi 14 mars au matin.


ree

Après une correspondance et beaucoup de patience, j'arrive à la tombée de la nuit à Xela. Je rejoins mon auberge de jeunesse pour y dormir. Grosse journée !



11 mars

Je trouve ce matin une petite boulangerie qui fait de la baguette et du pain au chocolat 🤤


ree

Délicieux !


Je retourne ensuite à la gare routière pour prendre directement un bus pour Antigua. Je reprends des chicken bus et j'arrive en début d'après midi à Antigua. Je mange dans un petit boui boui à côté de la gare, comme d'habitude quand je mange dans un endroit où il n'y a pas de touristes, je sens qu'on me regarde avec curiosité -mais sans animosité. Comme ils n'ont pas de menu, je désigne le plat du voisin, et je me régale !

Je rejoins ensuite une auberge de jeunesse en tente, et donc pas très chère. J'y rencontre Patrick, un américain sympa. Il me dit qu'il va faire le Free Walking Tour d'aujourd'hui, à 16h. Je m'installe puis je ressors pour le free walking tour. On commence par l'imposante église La Merced. La façade est vraiment belle, avec ce beau jaune et ces décorations blanches comme de la dentelle.


Nous passons ensuite par l'Arco de Santa Catalina, avec petite séance 'photo de touriste'.



Puis nous nous rendons dans un marché couvert dédié aux tissus artisanaux. Ici, il n'est pas rare de croiser des femmes vêtues d'habits traditionnels.


On s'arrête à la maison du chocolat, j'en profite pour goûter des fraises glacées recouvertes de chocolat fondu.


ree

Le chocolat est assez célèbre au Guatemala, mais il est surtout exporté. Les guatemaltèques le consomment surtout sous forme de chocolat chaud, ils ont des tablettes en forme de camembert qui sont faites exprès pour ça, prêtes à dissoudre. J'ai goûté et c'est pas fameux, c'est à la canelle et très sucré.

Notre guide nous présente la laverie de la ville : dans ces petites alcôves, les femmes cuennet avec leur linge et du savon, et frottent puis rincent les vêtements dans l'eau.

On finit la visite par de vieilles églises coloniales et une petite démonstration de musique sur le place centrale, avec ces drôles de xylophones.

Avec Patrick, on retourne à la place de la Merced pour goûter aux tostadas, une spécialité du Guatemala. C'est une tortilla frite sur laquelle il y a de la viande en sauce avec du guacamole et du fromage. C'était une tuerie ! En boisson j'ai pris le fameux elote, au chocolat cette fois, c'est une boisson à base de maïs. Pas terrible mais c'est toujours cool de tester de nouvelles choses !

12 mars

Je me motive ce matin pour aller voir le Cerro de la Cruz, un point de vue sur une petite colline qui domine la ville. Patrick, qui l'a déjà fait, ne vient pas avec moi.

Le point de vue est joli mais il y a beaucoup de monde et le volcan en face de la ville, le volcan de Agua, est dans les nuages. Je rejoins ensuite Patrick au marché de la ville, un véritable dédale dans lequel on peut se perdre tant il y a de recoins et de détours possibles.

J'adore cette ambiance de marché si typique, si locale, on est au plus proche de la vie des guatémaltèques et de leurs habitudes.


Il y a des sachets de bonbons de 5 kilos, sûrement utilisés pour remplir les piñatas.

ree

On se rend ensuite au marché d'artisanat local, où le public visé est clairement les touristes.

Je rejoins ensuite la place centrale pour manger, je reprends une tostada.

En dessert je teste les nuegados, des sortes de choux au sucre enrobés de sucre. Trop sucré pour moi 😬

ree

Patrick me rejoint peu après pour visiter un petit musée gratuit qui vient d'ouvrir.

La vision de ces parures de jade nous fait beaucoup rire, on croirait des masques anti covid avant l'heure !

ree

Je rejoins ensuite avec toutes mes affaires un bus privé qui m'emmène au petit village de San Jose Calderas. C'est le point de départ pour le tour qui va nous faire découvrir le volcan en activité El Fuego ! Je rejoins donc un groupe d'une quinzaine de personnes, constitué en grande majorité de français, dont Manon et son copain, et Laurine, que je recroiserais plus tard. Il y a aussi deux néo-zélandais, un italien, deux canadiens...

Cela fait une joyeuse ambiance autour du feu de camp, improvisé en raison d'une coupure de courant.


Finalement, le courant revient et on partage un moment convivial autour d'un bon repas.

ree

13 mars

Réveil tôt ce matin pour l'ascension du volcan qui jouxte le volcan en activité el Fuego. J'ai nommé : l'Acatenango. Il y a 15 kilomètres de rando avec un dénivelé de 1 726 mètres, et au plus haut on sera à une altitude de 3 976 mètres. Pour moi qui souffle déjà comme un bœuf après l'escalade d'une pyramide maya, j'appréhende un peu cette ascension.

En plus, quand on se réveille, la vue du volcan qui était limpide hier se retrouve totalement bouchée par les nuages ! C'est là que je me rends compte qu'on va peut être grimper tout ça pour finalement ne rien voir du volcan El Fuego, caché dans les nuages.


ree

Les guides nous distribuent des vêtements chauds, gros manteau, bonnet et gants. Je pèse mon sac : 8 kilos. Ça devrait aller. On prend un petit déjeuner absolument délicieux, très typique d'Amérique Centrale : œufs brouillés, purée de frijoles, bananes plantain frites, guacamole fait maison.


ree

Franchement, la nuit passée à la maison du guide plus les deux repas pour 25Q (3€), ça valait le coup ! En plus, ça a permis de faire connaissance avec la majeure partie du groupe. J'ai bien sympathisé avec Alessandro, l'italien, et Laurine, les deux autres voyageurs solo, le reste étant des couples.

On monte dans un pick-up qui nous amène au pied de l'Acatenango. Là, on croise des groupes qui sont de retour, et ils nous disent qu'ils n'ont quasiment rien vu à cause des nuages. Pas super encourageant... Dans le groupe, ça parle déjà de qui voudra retenter l'expérience si jamais on ne voit rien aujourd'hui. Moi, je croise les doigts 🤞

L'ascension est éprouvante et je me retrouve rapidement dans les derniers. Heureusement, les guides s'arrêtent toutes les demi-heures voire tous les quarts d'heure pour attendre ceux qui vont plus lentement que les autres. Je sympathise avec un guide, Dani, qui est un peu plus jeune que moi (24 ans) et qui fait guide pour l'Acatenango depuis ses 18 ans. Ça doit bien maintenir en forme de faire cette ascension régulièrement ! Je ne parle pas beaucoup parce que je suis au bout de ma vie, c'est vraiment dur et heureusement qu'il y a le groupe pour me pousser à avancer. On est dans les nuages et je commence à désespérer que ça se lève...


On s'arrête pique niquer, ce qui fait une grande pause appréciable, surtout que ça allège un peu mon sac de quelques grammes.

Cela fait quatre heures maintenant que nous avons débuté la randonnée, et le miracle se produit : nous passons au dessus de la couche nuageuse. Devant nous, majestueux, El Fuego se dresse sous le soleil éclatant.


Malgré l'altitude, le soleil est chaud, donc je retire quelques couches. Le Fuego est vraiment magnifique. Après ce premier émerveillement, on entend un gros braoum : une explosion du volcan !


Je ne saurais décrire l'excitation et le ravissement qui s'empare de chacun de nous à cet instant. C'est quelque chose de voir de ses yeux une éruption volcanique ! Le panache de fumée monte comme au ralenti, impressionnant de volume et de grâce. On arrive enfin au campement. C'est déjà une belle victoire d'arriver jusque là ! Les tentes sont déjà installées. Je partage la mienne avec Laurine et Alessandro.

Il nous reste la fin de l'après midi pour admirer le volcan. Celui-ci nous régale de plusieurs autres explosions, toutes les 20 minutes environ, puis ça se calme.

Une partie du groupe part en expédition sur le Fuego. Pour ma part, je n'ai pas payé pour ce supplément, et je m'en passe bien : je suis éreintée !


ree

Ils reviennent après 3h30 de randonnée, crevés et transis de froid, sans n'avoir rien pu voir à cause des nuages. Je ne regrette pas mon choix, et j'admire leur courage ! On prend un plat de pâtes tous ensemble autour du feu pour se réchauffer, (il doit bien faire 0 degrés 🥶) en guettant le volcan régulièrement, mais depuis la tombée du jour il semble s'être calmé. Puis, un peu avant 22h, le volcan nous fait la surprise de cracher un peu de lave !


Certes, ce n'est pas le stupéfiant geyser que j'ai pu voir sur les photos des agences, mais ça suffit à me remplir les yeux d'étoiles.

On va ensuite se coucher dans les tentes, c'est dur de s'endormir alors qu'on va peut être rater une explosion ! Je dois m'endormir quand même vers minuit.

14 mars

Après une nuit super courte, les guides tapotent l'entrée de la tente pour nous réveiller à 4 heures du matin. "Allez, debout, pour le lever de soleil !"

Je dois être pile à la fin d'un cycle de sommeil car je me lève sans trop de problèmes, bien motivée à finir l'ascension du volcan. Seulement, j'ai bien l'impression d'être la seule à m'être levée ! Si je suis toute seule, je n'y vais pas... Finalement deux autres se lèvent, Beatriz et son copain. Les trois qui étaient en queue de groupe pendant l'ascension seraient ils les plus courageux ?

On part donc de nuit, lampes torches pour éclairer le chemin. L'ascension est difficile, les cailloux roulent sous les pieds et pour deux pas en avant, je redescends d'un pas en arrière.

Il fait froid, VRAIMENT froid pour le Guatemala, on doit approcher les 0 degrés, et le vent nous déséquilibre sur la pente raide : à plusieurs reprises, je m'aide des mains pour monter, j'escalade plus que je ne marche. A chaque pas, mon corps proteste, me somme de m'asseoir : mais je continue, éreintée à en entrer dans une transe, où je m'encourage à voix haute à chaque pas, en disant : "un pied, un autre : un pied, un autre. Un pied, un autre. " Plus rien n'existe, que mes pas gravissant la pente. Et finalement, j'y arrive.

Au sommet.


L'émotion est intense avec les premières lueurs du jour qui éclairent une mer de nuages, d'où émergent le volcan Agua à l'est et le volcan Fuego au sud. Le vent est puissant et glacial, impossible de rester debout très longtemps sans se tenir.


On se met à l'abri un peu plus bas, derrière des rochers, et on attend le lever du soleil.

C'est majestueux, il n'y a pas d'autre mot. Le Fuego nous gratifie d'un nouveau panache de cendres qui prend une teinte rosée avec l'aube (la vidéo ci-dessous est en accéléré).

On entame la redescente vers 7h, pour rejoindre les autres au spot de camping. C'est beaucoup plus fun à descendre qu'à monter : on glisse à grands pas dans la pente pleine de gravillons en s'enfonçant jusqu'à la cheville.

On petit-déjeune, puis on lève le camp. La descente de l'acatenango se fait difficile pour moi : je tombe une fois, deux fois, trois fois, je suis vraiment très fatiguée et j'essaye de retenir des larmes de honte et de fatigue quand je tombe. Je suis bonne dernière, heureusement le guide Dani reste avec moi et me soutient moralement.

On finit par arriver en bas, et après un adieu à la famille qui nous a accueilli, nous sommes reconduits à Antigua.

Cette ville a vraiment du charme, petites maisons colorés avec volcans en arrière plan...

15 mars

Journée de repos après l'ascension. Je vais mettre ma lessive, je chill à l'auberge de jeunesse. Regardez l'état de mon short...

ree

Évidemment, quand je décide de m'atteler à avancer mon blog, Patrick me propose d'aller boire un verre avec lui et un gars (dont j'ai oublié le nom et la nationalité 😅) Je lui réponds que je les rejoins, je finis mon dessin et j'y go.

Le "gars" part quasiment dès que j'arrive car il a des trucs à faire, donc je reste à discuter avec Patrick. Un peu plus tard, on rejoint un groupe d'amis de Patrick, avec qui il a fait l'ascension de l'Acatenango. Il y a Hannes et son ami Niels, Nicky et Madeline, Hans, Linden et d'autres dont j'ai oublié le prénom (oui, c'est pas mon fort...).

On passe la soirée ensemble, mais Patrick, Nicky, Madeline et moi devons rentrer avant minuit, sinon notre auberge nous facture 100Q (c'est vraiment n'importe quoi, sachant que la nuit est à 50Q !). Dommage !

Hannes me fait promettre de se revoir demain pour qu'on se dédicace mutuellement nos objets de voyage. Lui se trimballe avec une chaussure qu'il fait signer à tout le monde, et moi je lui propose de signer mon sac. On se donne rendez-vous à 9h : celui qui est en retard aura un gage !

La suite au prochain épisode...

1 commentaire


Ségolène Gaschignard
Ségolène Gaschignard
29 mai 2023

Ca fait plaisir de relire ton périple :)

J'aime
icône globe-tortue.png

Un tour du monde sans avion

Abonnement effectué !

© 2021 by Globe-tortue. Proudly created with Wix.com

bottom of page