Tenerife

Globe Tortue
29 déc. 2021
11 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 déc. 2021

02 novembre

La traversée jusqu'à Santa Cruz de Tenerife s'effectue sans rien de notable.

En arrivant à Santa Cruz, on y voit depuis la mer un bâtiment qui ressemble à un mini opera de Sydney.

03 novembre

Mathieu et moi débarquons à Tenerife avec nos affaires, c'est à dire, pour moi, mon sac de 8kg presque complet. Nous allons passer quelques jours en autonomie sur l'île. Le premier jour, je prends le temps de me renseigner sur les bus et les abonnements à la station de bus de Santa Cruz.

Puis direction la Orotava pour la visite de son centre historique.

Au final, je retiendrais surtout de la Orotava ses jardins plus que ses bâtiments. C'était magnifique !

J'étais surprise de voir, dans un jardin botanique, les hortensias de Bretagne étiquetée comme originaire du Japon.

Petite visite à une fabrique de "gofio", sorte de farine locale à base de maïs utilisée un peu partout (et même dans le Nutella local !). C'est surtout un magasin mais le vendeur m'explique quand même comment est fabriqué le gofio.

Passage éclair par Puerto de la Cruz, une ville au bord de la mer au sud de La Orotava.

Puis bus encore, jusqu'au seul camping de Ténérife. Mathieu était déjà venu il y a quelques mois, je rencontre donc ses connaissances avec qui nous passons la soirée. Le soleil est rouge écarlate, c'est joli.

04 novembre

Je pars ce matin à 9h et quelques pour me rendre à Icod de los Vinos, un village où se trouve un arbre millénaire. Je vois le bus que je devais prendre, le numéro 51, me filer sous le nez avec quasiment dix minutes d'avance. Le prochain est dans une heure, je me dis que je reste quand même à l'arrêt au cas où un deuxième passerait à la bonne heure, sans trop y croire. J'ai eu de la chance car un deuxième n°51 s'est arrêté ! Ensuite je descends à la Orotava, là je me trompe de bus et j'atterris à Puerto de la Cruz, mais finalement de là j'arrive à prendre un bus pour Icod de los Vinos. Avec ces aléas de bus, j'arrive vers 11h la bas. En fait il y a un jardin tout autour du Drago. C'est tout de même le premier arbre qu'on voit en entrant.

Le jardin est désert, je me balade et j'ai la chance de voir des oiseaux et des lézards au milieu des plantes, c'est très sympa.

Si vous vous demandez comment les lézards ont fait pour atterrir sur ces îles, et bien tout simplement ils sont transportés par des îlots flottants de verdure sur l'océan. J'ai trouvé ça assez incroyable.

Il y a aussi une petite grotte à visiter, j'y entre, toujours seule, et après m'être un peu enfoncée à l'intérieur j'ai failli faire une crise cardiaque en apercevant une (fausse) momie au fond d'une des cavités. En fait c'est intéressant car ils expliquent que le peuple des Guanches pratiquaient la momification comme les égyptiens, or c'est une technique assez avancée.

J'ai la chance de manger mon sandwich dans ce cadre magnifique car il y a des tables de pique nique.

Je reprends un bus pour me rendre cette fois à Los Gigantes, je continue donc mon périple au sud de la côte ouest. Le paysage qui défile dans le bus est impressionnant, on passe entre les montagnes au dessus du village de Santiago del Teide.

Je suis débarquée à Tiamaimo, un petit village perché à flanc de colline, où j'attends (encore) un bus pour los Gigantes. Enfin, j'atteins los Gigantes à 15h30. Je grimpe dans la ville jusqu'au point de vue, avec mon sac à dos bien rempli sous le soleil ça grimpe bien de mon point de vue, mais je suis récompensée par la vue de ces immenses falaises tombantes, abruptes, dans l'eau calme.

En plus, je suis seule au point de vue, ce qui lui confère toute son atmosphère de grandeur dans le silence (relatif).

J'y reste un peu, à contempler, puis je redescends à la station de bus pour prendre le dernier bus de la journée qui doit m'amener à Los Cristianos. Dans le bus, je réserve une chambre à l'auberge de jeunesse Ténérife Hostel. C'est un peu hors budget mais je veux visiter le Teide le lendemain et je préfère être pas loin de l'arrêt de bus, or il n'y a pas trop d'endroit sympa pour mettre sa tente qui en soit proche. Et puis, avec un peu de chance, je vais rencontrer des jeunes sympas à l'auberge. J'arrive donc à Los Cristianos, je fais le check-in, je mets mes affaires dans la chambre que je partage avec deux autres filles, mais l'une dort et l'autre va rejoindre des amis. Qu'à cela ne tienne, je sors et je compte rencontrer du monde par moi même. Je discute avec deux personnes mais la discussion s'écourte d'elle même donc je me pose, un peu dépitée, pour manger un menu au Mcdo du coin 🤦‍♀️ Ensuite je me balade entre les bars qui ne sont pas très remplis ni très animés, et c'est là que je rencontre Niienke, une hollandaise en vacances avec sa sœur Myrta et sa meilleure amie.

On discute bien, je m'assois à leur table et on finit la soirée dans un bar dansant où je rencontre Marco, son ami, et Alfonso. Moi qui comptais me coucher pas trop tard pour prendre le bus de 9h20 le lendemain, c'est raté, mais c'était très sympa.

05 novembre

Je me lève donc à 7h ce matin, avec cinq heures de sommeil au compteur, et je prends le temps d'une bonne douche, de réfléchir à si je reprends une nuit à l'auberge ou pas (finalement non), et de faire le check out. Je prends un petit dej sur le pouce et je pars à la station de bus, largement en avance : j'y arrive à 8h45.

L'attente se fait longue, et quand finalement le bus arrive à 09h40, nous sommes nombreux à attendre sur le trottoir. Le bus se remplit jusqu'à la personne juste devant moi, et je suis la première à qui on dit qu'il n'y a plus de place. Moi et les autres personnes derrière devons donc attendre un second bus qui, paraît il, arrive dans cinq minutes. Je me résigné donc à attendre encore. J'avise un groupe de jeunes qui parlent en anglais, je les aborde en leur demandant conseil sur les randos au Teide et finit par m'asseoir avec eux et discuter. Il y a Ben et James, deux Anglais qui se connaissaient avant d'arriver à Ténérife, James qui fait très Anglais (teint pâle, grand, yeux clairs), assez discret, à côté de Ben qui a l'air Espagnol et qui rit beaucoup. Sabrina vient d'Allemagne, et comme tous les allemands que j'ai rencontré, parle impeccablement anglais. C'est une petite brune pétillante et tatouée. Et enfin, Cornel vient de Roumanie, grand au teint mat avec une décontraction à toute épreuve. (petite photo non représentative du lieu "arrêt de bus")

(de gauche à droite : James, Ben, Sabrina obviously, et Cornel)

Tout ce beau monde s'étant rencontré à l'auberge de jeunesse dans laquelle ils sont, dans le sud de Ténérife, Los Duendes del Sur. Nous profitons donc de l'attente pour apprendre à se connaître. J'ai cru que le bus n'arriverait jamais mais si, il arrive à 10h53. Le bus s'engage dans une longue montée sinueuse à travers les arbres, nous offrant déjà un beau panorama de montagne dans la brume.

Nous arrivons à 12h au plateau du Teide.

12h c'est très tard, sachant qu'il n'y a qu'un seul bus pour le retour et qu'il est à 16h. Notre petit groupe décide donc de se contenter de faire le tour des Roques de García.

Le paysage est magnifique : ces piliers de roches, entrailles d'un ancien volcan, se dressent fièrement au milieu de la plaine, avec en arrière plan le Teide qui culmine à 3718m (le plus haut sommet d'Espagne).

Des coulées de lave sont clairement visibles, avec des coussins de lave typiques comme on a déjà pu en voir à Lanzarote.

Il fait très chaud, on se trouve donc un coin à l'ombre pour manger.

Je suis bien contente de retirer mon sac à dos, même s'il n'est pas très lourd, je n'ai pas l'habitude de porter 8 kilos par cette chaleur et en ayant si peu dormi la veille.

(La pose devant le Teide, obligé !) Je discute escalade avec Cornel qui me raconte ses expériences de grimpe en Roumanie, totalement déconnectées de la notion la plus basique de sécurité qu'on peut avoir en France.

L'escalade me manque et j'ai une petite pensée pour mon club de Guerlédan en Bretagne. Sabrina me raconte son expérience de voyage en solo en Australie, c'est une vraie aventurière.

Finalement on revient au parking de départ à l'heure dite. Le bus de retour est de nouveau surchargé, comme attendu, nous ne forçons pas pour monter dedans prenons donc le suivant-et notre mal en patience. Nous n'attendons pas trop puisqu'à 16h30 nous sommes dans le bus. Sur le trajet de retour, le premier bus s'est arrêté : problème d'amortisseur. Tous les passagers descendent du bus et se retrouvent dans le nôtre, debouts ou assis dans la descente. Le karma ! On descend à Los Cristianos, où on trouve un bar avec la bière à moins de 1€. Puis on se rend dans un restaurant où le serveur était super sympa, il nous raconte que son frère, le cuistot, était en train de tester de nouveaux desserts et qu'il faisait son propre miel. Il nous a offert un shot chacun et un des nouveaux desserts, de l'aubergine frite avec du miel. C'était super bon. Il a discuté un peu avec Ben, qui recherche un appartement à Tenerife, et il m'a conseillé sur les endroits où je pourrais installer ma tente cette nuit. Nous reprenons donc le bus pour rentrer à l'auberge de jeunesse Los Duendes del Sur. Je profite un peu de rentrer avec les autres pour prendre une douche là bas, puis Cornel m'accompagne pour installer ma tente à la plage, pas très loin de l'auberge. On trouve un coin tranquille, sur une plate-forme lisse rocheuse, au dessus de la plage. Il m'aide à installer ma tente, ce qui ne pose pas de réel problème si ce n'est que la fermeture éclair de devant a lâché, pour refermer la tente.

Je suis tellement épuisée (il est 1h du matin) que je m'endors rapidement malgré le vent froid qui fait claquer la porte de la tente. La nuit n'est pas très réparatrice mais ça le fait quand même. C'est une première pour moi de dormir seule en tente en camping sauvage donc je n'étais pas 100% sereine.

6 novembre

Le lever de soleil le lendemain me récompensera de cette nuit agitée. Il n'y a personne, juste le bruit du ressac, et sous les nuages le soleil teinte en orange une large bande de nuages.

Je prends mon temps pour ranger mes affaires et Cornel me rejoint un peu plus tard. Nous tergiversons pour savoir s'il vaut mieux se baigner là ou ailleurs, je finis par avouer qu'il y a trop de vagues pour moi ici, donc nous nous rendons à la plage de la Ballena en passant par l'auberge de jeunesse où je recroise Ben, Sabrina et James qui récupèrent de la soirée. Sabrina reprend l'avion ce matin, je lui fais donc mes adieux. Je fais un peu de snorkeling à la plage, surmontant mon appréhension des vagues, et suis récompensée par la vision d'un poisson trompette à taches noires, ainsi que celle d'une moule géante.

Je ne vois pas le temps filer et c'est déjà l'heure de reprendre le bus pour retourner à Santa Cruz. Je n'aurais malheureusement pas eu l'occasion de dire au revoir à Ben et James.

7 novembre

Ce matin c'est le branlebas de combat pour faire les courses, ou plutôt "l'avitaillement", comme on dit dans le jargon du marin. Nous pensions pouvoir nous faire livrer les courses au bateau, sauf qu'on est dimanche et qu'ils ne font pas les livraisons dimanche. On se retrouve donc à trimballer un caddie rempli d'eau et un caddie rempli de nourriture dans la ville jusqu'au bateau, ça a failli virer à la perte de contrôle des caddies.

La première perle de mon collier porte bonheur casse : je la rafistole comme je peux mais je dois laisser de côté quelques perles. 😥

Nous prenons le tramway pour nous rendre à La Laguna en début de soirée. C'est une jolie ville, un peu du même style que La Orotava.

Puis nous rentrons tranquillement à bateau après avoir mangé dans un fast food espagnol.

8 novembre

Je fête mes 27 ans aujourd'hui, et aujourd'hui, je commence ma journée en aidant au départ de Santa Cruz. Je récupère la barre pour faire la sortie du port, les vagues sont belles et ça m'aide de regarder l'horizon. Je fais un cap sur la pointe sud de Ténérife, le repère est facile à prendre. Destination finale : Los Cristianos.

Comme ma mère me l'a fait remarqué, c'est un anniversaire assez particulier : il y a 27 ans, ma mère avait 27 ans et accouchait de moi. Et moi, pour mes 27 ans, je file sur un voilier pour vivre mon rêve de tour du monde... Je bénis la chance qui m'a été offerte plus encore que les autres jours. En plus, en arrivant dans le sud de la côte, un dauphin vient comme confirmer ce jour de chance. La traversée se passe bien, on a 30 nœuds de vent et Petite Terre atteint une pointe à quasiment 10 nœuds avec juste le génois de sorti. En arrivant à Los Cristianos, on fait le plein d'essence sur le bateau (le premier auquel j'assiste : c'est marrant de tirer un tuyau immense jusqu'au bateau, comme pour une voiture). Je ne peux pas faire mon anniversaire sans un dessert spécial, donc je prépare le fameux gâteau au chocolat de ma mère. Avec un peu d'appréhension sur le résultat car un four de bateau ce n'est pas la même chose qu'un four normal, et aussi je n'avais pas de balance pour peser mes ingrédients, malgré la tentative de Francis pour m'en bricoler une.

Nous avons droit à un beau coucher de soleil en même temps que le gâteau au chocolat finit de cuire, puis nous mangeons le repas.

Je souffle une bougie à la citronnelle en guise de bougie et nous prenons du gâteau, qui est assez réussi.

9 novembre

Encore et toujours la galère des bus sur Tenerife ce matin, ou plutôt la faute à notre manque d'organisation : on se lève à 7h30 et on trouve un bus qui monte vers le Teide à 10h30. Sur la route, Francis regarde la météo pour les prochains jours : catastrophe, il n'y a plus de vent pour les dix prochains jours, ce qui chamboule tous les plans. On ne peut pas partir au Cap Vert dans quelques jours comme c'était prévu. Comme nous sommes "condamnés" à rester plus de temps sur les Canaries, et que les horaires de bus rendent impossible l'ascension du Pico Viejo que nous voulions faire, nous optons sur une autre randonnée qui va jusqu'au "Paisaje lunar" depuis la ville de Vilaflor.

Malgré ce changement de programme, ça reste short niveau timing. On arrive à la moitié du temps imparti et on n'est toujours pas arrivés à la moitié de la randonnée. En plus, s'en mêle un bug de nos téléphones qui se mettent à l'heure UTC de Londres, ce qui fait qu'on pense avoir une heure de moins à disposition. Mathieu et moi on va quand même jusqu'au bout de la randonnée, c'était assez joli. Et finalement on avait le temps !

On rentre en stop avec deux belges fort sympathiques. Francis refait un routage une fois arrivé à bord du bateau : finalement, au niveau du vent, on pourra partir à la date prévue. Ouf !

10 novembre

Réveil tôt ce matin pour une journée censée rattraper la précédente et où nous allons au Pico Viejo. On arrive à la station de bus à l'heure : pas de bus. La fournolite a encore frappée : je me suis trompée en regardant les horaires et le bus ne passe qu'à partir de vendredi. Heureusement, mes compagnons de route ne m'en veulent pas trop et on prend le bus pour Los Gigantes. C'est toujours aussi joli que la semaine dernière.

On passe devant un supermarché, comme d'habitude Francis s'y arrête, et franchement le niveau de rangement 5S de ce supermarché valait la photo !

Après ça, on décide de retourner à la station de bus et de prendre le premier bus qui passe, et on se rend à la playa San Juan.

C'est un chouette décor pour passer la fin de l'après midi tranquillement, avant de reprendre un bus pour Los Cristianos.

La météo est très changeante donc on refait nos plans tous les jours, on ne sait pas trop si on va pouvoir profiter de la Gomera, si on part directement au Cap Vert ou si on reste une semaine de plus aux Canaries !