24h en mer au départ de Lisbonne

22 septembre

Nous quittons la marina de Cascais aux environs de midi, prêts pour 24h en mer avec Petite Terre et son équipage. Le temps est au beau fixe, nous installons même le spi asymétrique pour filer jusqu'à presque 9 nœuds.

Je fais la maligne sur la photo, mais j'avais la nausée pendant la majeure partie du temps...

On a quand même des dauphins qui sont venus nous accompagner et nous distraire un peu du roulis des vagues. Des dauphins le premier jour de navigation, c'est quand même sympa !

Nous décidons d'affaler le spi car cette voile n'est pas faite pour trop de vent, quand une rafale de vent à 25 nœuds nous surprend avant même de commencer la manœuvre.

Ça, c'est donc la dernière photo du beau spi, juste avant la rafale... qui a déchiré le spi au niveau du point d'écoute et un peu aussi au niveau du point de drisse.

Tant pis, on range quand même le spi en attendant de pouvoir le réparer, puis on déroule le génois à la place.

Je dis "on" mais pour ma part je ne participe pas beaucoup aux manœuvres à cause du mal de mer.

Un appel à la VHF (le "talkie walkie" du bateau) déclarant un appel à intervention immédiate nous interpelle. Apparemment, un bateau des environs est attaqué par des orques ! Un autre bateau répond qu'il peut les assister, nous écoutons donc leur échange avec les secours maritimes côtiers, mais de notre côté nous ne pouvons pas faire grand chose.

Anne prépare le repas du soir, un super poulet aux pommes de terre et carottes, elle n'a visiblement aucun problème à rester dans la cabine du bateau avec les quelques vagues. Je mange quand même un peu de pommes de terre et de carottes. Nous décidons des quarts de nuits à faire. Je prendrais le premier quart de nuit, de 20h à 23h, puis Anne le suivant, de 23h à 2h, puis Mathieu le suivant, de 2h à 5h, et enfin Francis le dernier quart de 5h à 8h.

Le temps que tout le monde aille se coucher il est 20h30, et Mathieu reste avec moi jusqu'à presque 21h-21h30. La nuit tombe et Petite Terre glisse tranquille sur l'eau. La lune est pleine donc on ne voit pas beaucoup d'étoiles mais on voit bien sur l'eau. Une fois que Mathieu part se coucher, il ne me reste plus qu'à surveiller l'horizon et être attentive à l'AIS, un radar qui sonne si un bateau entre dans un rayon de 2 miles nautiques autour du voilier. Je lutte contre le sommeil, car cette journée nauséeuse m'a épuisée même si je n'ai pas fait grand chose. Enfin, 23h arrive sans que je n'ai rien eu de particulier durant mon quart et Anne me remplace.

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23 septembre

Je dors profondément jusqu'à 8h, Francis me réveille et je le remplace pour un dernier quart de matinée qui laisse le temps à Francis de se reposer un peu et aux autres d'émerger à leur rythme.

Nous nous approchons de la côte, à la pointe sud ouest du Portugal, alors il y a plus de bateaux (sur la carte ci-dessous qui retrace notre trajet, nous étions presque arrivés sur le cap de São Vincente).

*Alvor

L'AIS sonne : je regarde devant moi, je ne vois pas de bateau, je descends dans la cabine voir le radar, il m'indique qu'un bateau arrive sur nous. Ne sachant pas trop s'il fait route de collision ou non vers nous, je réveille Francis qui vient observer avec moi. Le bateau est bien visible sur l'horizon, il est à la voile et tire des bords, c'est à dire qu'il avance en zigzag presque face au vent. Le voilier change de cap et fait maintenant route parallèle à nous, et comme il avance à 6 nœuds et nous à 4, loin devant nous, donc pas de risque de se croiser. Francis retourne se coucher, et 5 minutes après, l'AIS re-sonne.

Je checke le radar et c'est le même bateau qui a encore changé de cap et qui re-fonce droit sur nous. Cette fois je ne réveille pas Francis, au vu de la vitesse du voilier je vois bien qu'il devrait passer devant nous avant qu'on se croise. Je surveille quand même en visuel direct, effectivement nous passons tranquillement derrière.

Tout le monde finit par se réveiller, Anne et Mathieu d'abord, avec qui nous faisons le changement de cap pour passer derrière la pointe du Portugal.

Nous arrivons dans la rivière d'Alvor.

Le chenal est étroit et nous manquons nous échouer sur le sable car la précision du GPS n'est pas infaillible pour nous guider.

Nous mouillons l'ancre au bout du chenal, mécontentant un peu les pêcheurs pour qui nous sommes sur leur trajet de passage. Le mouillage est très joli, en passant.

On est resté là l'après-midi et le soir, nous avons eu droit à un superbe coucher de soleil.

Nous avons dormi sur le voilier. Le mouillage est très calme, donc encore une bonne nuit de sommeil en perspective.