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Mexique partie 2 (Chiapas)

  • Photo du rédacteur: Globe Tortue
    Globe Tortue
  • 27 févr. 2022
  • 10 min de lecture

19 février


On arrive super tôt à la gare de Palenque, donc en attendant que le jour se lève (et que les auberges de jeunesse ouvrent) on dort un peu dans la gare, enfin surtout Roger.


Dès qu'il fait jour, on se sépare, chacun va à son auberge de jeunesse. Je prends juste le temps de prendre une douche (chaude !) et je vais au site maya de Palenque pour y être à l'ouverture. Je fais un premier tour du site toute seule, puis je retombe sur Roger à la fin de mon tour, qui lui commence le sien, avec son amie Maelys. Ils ont pris un guide qui leur fait faire un tour dans la jungle après celle du site : je me joins à eux.

Le guide nous montre la pyramide de l'empereur Pakal le grand et de sa femme, la ''reine rouge''. Il nous explique l'histoire de sa découverte. Avant la découverte d'Alberto Ruz Lhuillier, en 1952, les temples-pyramides mayas étaient censés ne pas renfermer de sarcophages… Les archéologues passèrent quatre ans à dégager laborieusement 400 tonnes de pierres, jusqu'à ce qu'ils débouchent dans une pièce qui se trouvait à peu près au niveau de la base du temple. Dans cette antichambre, ils découvrirent les squelettes de plusieurs jeunes adultes qui avaient été sacrifiés selon le rituel pour accompagner l'empereur Pakal dans son voyage jusqu'au Monde d'en bas. Une dalle de pierre scellait l'entrée de la crypte, et après d'autres travaux ils découvrirent le tombeau de Pakal.

Ensuite nous nous rendons dans la jungle, et il nous montre une colline d'où dépasse quelques pierres, en nous expliquant que cette colline, c'est en fait une immense pyramide ensevelie par la végétation. Et c'est dans cet état qu'ont trouvé la plupart des archéologues qui ont découvert es sites. On comprend pourquoi la plupart des pyramides du Mexique sont encore sous la végétation !



Le guide nous fait goûter à toutes sortes de plantes comestibles, dont un champignon qui ressemble à une oreille de porc. Il parle en espagnol donc je m'occupe de faire la traduction à un américain qui est avec nous, je n'arrête pas de me tromper avec le mot cerdo qui veut dire porc et non pas cerf haha. On goûte aussi a des termites vivantes, ça a un petit goût de citronnelle.



Je trouve un morceau de poterie maya sur le sol, le guide me dit que c'est courant d'en trouver.

En somme un tour guidé très intéressant !

On finit la visite par le petit musée attenant, la reproduction de la dépouille de la reine rouge est impressionnant.

Je rentre me balader le soir à Palenque. Je reprends une marquesita, miam.



J'ai le contact de Ismael, un père de famille maya qui a un terrain avec des tentes dans la jungle près de la frontière mexicaine. Je compte bien passer quelques jours dans cette famille maya pour m'imprégner un peu de leurs traditions et de leur façon de vivre. Ismael vient me rencontrer à Palenque, et la première chose qu'il me demande c'est de l'argent pour pouvoir dormir à mon auberge de jeunesse ce soir.

Je trouve ça un peu bizarre et déplacé de sa part, je refuse. Du coup je demande à Manon, une fille sur Facebook qui a parlé de ce campement, son avis sur Ismael. Je ne suis plus très sûre de vouloir me perdre dans la jungle avec quelqu'un que je sens pas... Il se trouve que Manon est à Palenque aussi ! Après une petite sieste je vais voir Manon et son amie. On discute bien et je suis rassurée quant à Ismael. Elle me dit qu'ils ont juste un rapport à l'argent un peu bizarre puisque c'est le tourisme la première source de revenus de leur foyer.



20 février


Je me rends aujourd'hui au campement Yaaxbache, dans la famille d'Ismael. Le colectivo pour y aller est assez long, je discute pendant le trajet avec Alice, qui se rend avec ses amis dans un campement non loin.


En arrivant, je me retrouve dans un petit camp tropical, où la femme d'Ismael, Guadalupe, m'accueille.


Je rencontre aussi deux italiens qui dorment ici aussi. J'installe ma tente dans une emplacement assez plat et pas trop près des cocotiers, puis je mange le soir un plat préparé par Guadalupe, des pâtes avec du poivron et un peu de piment, avec un thé au goût de clou de girofle. Je passe une nuit sous le bruit de la cascade.


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21 février


Ce matin je pars avec les deux italiens pour Bonampak, des ruines situées non loin du campement d'Ismael. Je marche un peu, je suis prise en stop par un motard qui m'amène un peu plus près, puis je finis par prendre un taxi qui m'emmène sur le site.



À part les deux italiens et moi, il n'y a aucun touriste. Nous sommes accueillis par le vol de nombreux "oropendula", des oiseaux à queue jaune aux ailes vrombissantes, que j'ai essayé de photographier sans succès.

La particularité du site de Bonampak, ce sont ses peintures murales préservées à ce jour. C'est impressionnant de se dire que ça a été peint il y a si longtemps !






22 février


Visite de la jungle avec Liliana alias Top Che, son nom maya, la fille d'Ismael. Elle n'est pas très bavarde et marche vite, mais cela me laisse quand même le temps d'observer la forêt.




Nous voyons en chemin deux ceiba, l'arbre sacré des mayas. Ils sont vraiment immenses tous les deux, et le tronc énorme, comme un pilier de marbre démesuré, me fait comprendre pourquoi ils le vénèrent.



Nous arrivons ensuite à la cascade de Las Golondrinas, magnifique en plein cœur de la jungle.


Nous marchons encore jusqu'à la ciudad perdida, la cité perdue. Là aussi, le décor est onirique.


On passe devant un 'caoutchoutier' dont l'écorce est marquée d'entailles, pour récupérer la sève, c'est à dire le latex.


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En rentrant, je vois un lézard qui court sur l'eau de la cascade !! Moi qui croyais que ça n'existait que dans les dessins animés...

Je décide de quitter la famille maya le jour-même. Contrairement à Manon, je n'ai pas vraiment réussi à passer outre le fait qu'ils demandent de l'argent pour tout (repas, visite de la jungle, préparer à manger avec la mère de famille) et je me sens trop touriste pigeon pour rester encore. Je ne me sens pas trop immergée dans la culture maya comme je le pensais, donc je suis un peu déçue. Enfin, j'ai quand même vu de beaux paysages et appris quelques choses sur la tradition maya donc c'était bien.

Je retourne à Palenque prendre un bus de nuit pour aller à San Cristóbal de las Casas.

J'observe le paysage qui change et se modifie ; du vert Chiapas, on prend de l'altitude pour se retrouver sur les hauts plateaux secs de San Cristobal, à 2100 mètres au-dessus du niveau de la mer !





23 février


Le bus, un OCC, met beaucoup plus longtemps que je ne le pensais car au lieu d'aller directement par la route qui va a San Cristóbal, il fait un long détour par la côte au Nord. J'apprendrais plus tard que c'est pour plus de sûreté car les zapatistes sont trop présents sur la route classique. J'arrive donc à 11h30 alors que je pensais arriver à 10h, mais bon.

Je suis immédiatement charmée par San Cristóbal de las Casas : la jolie rue principale fourmille d'activité et d'odeurs alléchantes, et se termine majestueusement par une église en haut d'une colline, Iglesia de Guadalupe, à côté de laquelle se situe mon auberge de jeunesse. Je paye peu cher pour une nuit dans une tente spacieuse deux places, et le petit déjeuner est compris, donc c'est vraiment pas mal. En plus l'ambiance est super sympa, les autres backpackers sont avenants.


J'apprends qu'il y a un Free Walking Tour ici, qui débute à 17h, je me rends donc au point de rendez vous après un petit chocolat chaud. C'est qu'il fait un peu froid à cette altitude !


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Le tour est animé par une jeune fille féministe et artiste, et bien plus que nous faire faire le tour de la ville, elle nous parle du Mexique, des Mexicains et de leurs problématiques : le Coca Cola omniprésent dont la production pollue les sols et qui est moins cher que l'eau, les zapatistes et leurs revendications... C'est passionnant.

On passe dans une galerie d'art où elle nous montre comment distinguer de la vraie ambre de la fausse, avec une lumière noire qui rend phosphorescent la pierre jaune. Elle nous invite aussi dans un bar à la culture pop où l'on se fait servir un petit verre. Les décorations sont très sympas. On termine dans un autre bar, un bar à Tequila et à, une autre boisson très connue ici, et elle nous sert aussi de quoi tester les différents alcools. Un tour très atypique !


Le soir, je rencontre mon premier petit problème de santé du voyage, avec mes chevilles qui ont presque doublé de volume suite aux piqûres quand j'étais en tente dans le Chiapas.


Après un petit coup de fil à ma mère pour me rassurer, je décide d'attendre quelques jours voir si ça se résorbe de lui-même.



24 février



Je me rends ce matin au petit village de Chamula, un village traditionnel réputé pour son église atypique, dans laquelle les photos sont interdites. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre puisque j'y suis allée sans me renseigner outre mesure, et j'ai été particulièrement surprise.


En effet, en passant la porte de l'église, on se retrouve dans une pénombre saturée de fumée et d'encens. Alignées sur le mur gauche et sur le mur droit, en haie d'honneur, se tiennent des statues de saints aux habits colorés. Et au centre de l'église, au lieu des habituels bancs de prière, le sol est recouvert d'épines de pin. Les familles sont regroupées ensemble, agenouillées sur ce sol vert, des cierges plantés devant eux, collées au sol par leur propre cire, entourant une représentation du christ ou un bouquet de fleurs. A côté de l'autel ainsi improvisé, des bouteilles de fanta et de coca jouxtent des poulets morts. Les prières maya remplissent l'atmosphère de leurs marmonnements ésotériques.

J'apprendrais plus tard que les épines de pin leur rappellent les montagnes dans lesquelles ils avaient l'habitude de vivre avant et que le sacrifice de poule était un rite maya ancien. La couleur des bougies est aussi très importante, elle conditionne le type de prière que l'on adresse. Ce syncrétisme entre la religion catholique et la religion maya me fascine.

En sortant de l'église, je rencontre celui qui me dit être le chef du village, recouvert d'un épais manteau de laine noire, par hasard en déambulant dans les rues. Il me salue et me serre la main, et m'explique qu'ils sont en pleine préparation pour le carnaval. Il y a sur la place une tête de taureau pendue, avec les pattes à côté, et les femmes préparent les tortillas assises en rond autour de grandes plaques chauffantes. On entend aussi régulièrement des feux d'artifices qui sont testés.

Je me dirige enfin vers le cimetière, où je suis seule. Les tombes assez simples sont recouvertes des mêmes épines de pin que dans l'église, et on peut voir en offrande du fanta ou des oranges.



Selon la couleur des tombes, on peut savoir l'âge du mort.

Je reviens à San Cristóbal et découvre un petit restau végétarien qui fait de super empanadas, Te Quiero Verde.


Je me balade un peu dans les rues puis je reviens à l'auberge de jeunesse où je me lie rapidement d'amitié avec Jack, un anglais super sympa, et trois autres personnes, un backpacker qui fait partie des murs, Hollie, et deux volontaires qui s'occupent de l'accueil et de préparer les petits déjeuners, la pile électrique Émilie et l'affable garçon au prénom imprononçable que j'ai oublié.

On va manger des churros avec Jack, puis on rejoint Hollie et Émilie pour une petite soirée musique au bar, Émilie chante super bien au micro du bar !



25 février


Ce matin je rencontre à l'hostel Laura, une espagnole très sympa. Elle se rend au canyon du Sumidero aujourd'hui et on décide avec Jack de l'accompagner.

Ses amis, dont un couple d'américains, Karim et Selma, nous attendent pour prendre le colectivo pour Tuxtla pour faire le canyon. Ce qui m'embête c'est qu'il faut payer un tour pour faire le bas du canyon en bateau, et un taxi pour faire le tour des miradors en haut du canyon. Je décide de ne pas faire le bateau et d'essayer de faire le tour des miradors en stop. En plan B, on pourra toujours marcher pour faire quelques miradors. Jack m'accompagne dans l'aventure, mais pas les autres qui vont faire le tour de bateau. On prend un bus pour déjà monter au départ de la promenade, sauf que toutes les personnes que l'on croise nous disent de ne surtout pas marcher le long de cette route des miradors car elle est dangereuse. Après avoir reçu l'avertissement trois fois, on décide de tenter le stop quand même et on arrive avec un deuxième bus en haut du parc. Là, on descend du bus et on commence à faire du stop. On n'attend même pas une minute que deux français s'arrêtent, Théo et Irène, deux médecins qui sont en vacances pour deux semaines. On sympathise rapidement et on fait le tour des miradors avec eux.

C'est la première fois que je vois un canyon, et le spectacle est époustouflant. Ça rend évidemment moins bien en photo qu'en vrai. En tout cas je ne regrette pas de m'être acharnée !






26 février


Journée escalade avec Jack, Karim et Selma. Laura aurait voulu venir mais malheureusement elle est clouée au lit par la turista, la pauvre. C'est connu que l'eau à San Cristóbal donne facilement la turista, il faut donc faire particulièrement attention à ne pas utiliser l'eau du robinet même pour se laver les dents ou pour rincer les fruits et légumes. Conseils que je n'ai d'ailleurs pas suivi à la lettre, forte d'avoir déjà passé 30 jours au Mexique sans être malade.

Enfin bref, ça fait plaisir de reprendre l'escalade mais je sens que je suis rouillée ! En haut des voies, il y a une magnifique vue.


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On rentre tous ensemble à San Cristóbal et on mange au Te Quiero Verde, le restau végétarien qui fait des plats super bons pour pas cher.

Après cette journée fatigante, je prends le bus de nuit pour faire San Cristóbal 🚌 Puebla.

Dans le bus, je discute avec mon voisin Edder, un Mexicain sympathique qui étudie à Puebla. Malheureusement, vers minuit, je commence à me sentir mal : des frissons, nausées... Serait-ce la malédiction de San Cristóbal ??

Un passager remarque mon état lors d'un arrêt et me propose de me prêter sa thermos remplie de thé chaud, pour tout le reste du trajet. C'était tellement gentil que j'en ai eu les larmes aux yeux !



 
 
 

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